Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon identité
1 février 2017

La France est le vrai populiste de l'Europe

L’une après l’autre, les démocraties libérales se réveillent pour constater que le populisme balaie leurs certitudes, au son de “Fermez les frontières”. D’abord, il y a eu le vote en faveur du Brexit, puis l’élection de Donald Trump comme prochain président des États-Unis. Aujourd’hui, la France se prépare à une présidentielle très importante en 2017, avec un enjeu qui ne pourrait pas être plus décisif, non seulement pour le bien-être de la France, mais pour le futur de l’Europe elle-même. Marine le Pen arrivera sans doute au second tour en mai prochain. Ce qui transforme les primaires de droite, actuellement en cours en France, en une compétition intense?: la course au candidat le mieux placé pour la battre. Elle a promis de retirer la France de la zone euro et d’organiser un référendum – Frexit – sur l’adhésion de la France à l’Union européenne. L’Europe peut survivre, même mal, au départ de la Grande-Bretagne. Mais si la France quittait le club, cela annoncerait la fin chaotique d’un projet qui, avec son marché unique et son rôle dans la vie politique au quotidien, a beaucoup fait pour la prospérité et la paix. Il est d’importance capitale que les électeurs français aient une alternative convaincante à Mme?le Pen. “La France se prépare à une présidentielle très importante en 2017, avec un enjeu qui ne pourrait pas être plus décisif, non seulement pour le bien-être de la France, mais pour le futur de l’Europe elle-même” La bonne nouvelle est qu’il y en existe plusieurs. À gauche, Emmanuel Macron, le jeune ex-ministre des Finances socialiste, a déclaré le 16?novembre qu’il serait candidat à la présidentielle. Contrairement à d’autres, il a réfléchi en profondeur au besoin qu’à la France d’évoluer si elle veut affronter les enjeux de la disruption technologique. Son “pitch” s’adresse aux électeurs tant de gauche que de droite qui partagent une vraie conviction pro-européenne et libérale. Mais ses chances de parvenir au second tour semblent minces. Il se présente en indépendant et aura du mal à obtenir le vote socialiste face au candidat du parti qui sera probablement François Hollande, si l’extrêmement impopulaire président décide de briguer un second mandat, ou face à Manuel Valls, son Premier ministre plus centriste. Les choix au centre-droit sont plus crédibles. Sept candidats du parti Les républicains se présentent à la primaire de leur parti ces 20 et 27?novembre. Parmi eux, l’ancien président (Nicolas Sarkozy) et deux anciens Premiers ministres (Alain Juppé et Franc¸ois Fillon). Il y a de quoi en être surpris, mais les trois candidats les mieux placés sont tous d’accord avec M. Macron sur la nécessité d’une solution libérale pour redresser l’économie française. Ils promettent d’alléger les règles sur le temps de travail, de moderniser le système d’aides publiques, de repousser l’âge de la retraite et de limiter les dépenses publiques, qui consomment 57?% du PIB, ce qui met la France au second rang juste derrière la Finlande parmi les pays de l’OCDE. L’une des raisons qui explique le renouveau de telles idées libérales est qu’au sein de l’Europe, la France a de longue date maintenu des politiques étatiques et à certaines occasions protectionnistes. Elle en a assumé les conséquences avec une croissance faible et un taux de chômage élevé. Mais le libéralisme n’en est pas pour autant populaire. Le gouvernement socialiste a eu mille difficultés à faire passer ne serait-ce qu’une modeste “loi Travail” cette année, et son vote a dévasté la paix sociale. Les candidats du parti Les républicains qui promettent aujourd’hui de maintenir les travailleurs à leur poste jusqu’à 65 ans, de renoncer à la semaine des 35?heures et d’abolir l’impôt sur la fortune, risquent de se mettre à dos les électeurs qu’ils doivent récupérer s’ils veulent battre le FN. “L’Europe peut survivre, même mal, au départ de la Grande-Bretagne. Mais si la France quittait le club, cela annoncerait la fin chaotique d’un projet qui, avec son marché unique et son rôle dans la vie politique au quotidien, a beaucoup fait pour la prospérité et la paix” Voici pourquoi tout candidat souhaitant battre Mme?Le Pen doit éliminer tout flou ou détail suspect. Ce qui exclut M. Sarkozy, et son passé?: une présidence explosive, des soupçons de corruption inquiétants et des déclarations opportunistes pour s’emparer des idées anti-immigration de Mme?Le Pen. Le favori, M.?Juppé, apporte sa nature plus mesurée et plaît davantage aux électeurs de gauche. Selon les sondages, M.?Juppé comme M. Sarkozy peuvent battre Mme?Le Pen, mais la marge d’un Alain Juppé vainqueur serait de dix points supérieure. M.?Fillon, dont le programme économique est le plus ambitieux parmi ceux des candidats à la primaire des Républicains, connaît un regain de popularité lors de cette fin de primaire. Le grand problème est qu’aucun d’entre eux ne répond à l’aspiration du pays, celui d’un renouvellement politique. M.?Sarkozy et M. Fillon, qui a été son Premier ministre pendant cinq ans, sont tous deux exposés à la critique qu’ils n’ont pas fait au pouvoir ce que chacun promet de faire la prochaine fois. Un second tour Juppé-Le Pen, mettant face à face un certain establishment et les insurgés populistes, reproduirait de façon troublante la bataille entre Hillary Clinton et M. Trump. Alain Juppé, qui a 71 ans, est entré en politique en France quand le Bureau ovale était occupé par Jimmy Carter.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mon identité
Publicité
Archives
Publicité